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Quand on est une femme, une fille, qu’on s’identifie au genre féminin ou que l’on appartienne à un groupe faisant l’objet de discrimination systémique, nous partageons des expériences difficiles, souvent même traumatisantes, qui changent notre regard sur soi. Un des effets de ces expériences est de nous amener à accepter les jugements, les mots durs et décourageants, en faire siens et nous empêcher de développer notre plein potentiel. Je reconnais que nous avons accompli déjà beaucoup pour le droit des femmes et j’en suis fière mais le combat est loin d’être terminé et doit se poursuivre. En effet, il y a encore et toujours trop peu de femmes en sciences, alors qu’il n’y a aucune évidence d’une différence dans les capacités scientifiques entre les genres. On est loin encore de l’égalité dans les postes influents, que cela soit en politique, en affaires publiques, en administration et dans le secteur privé. On subit encore et toujours une inégalité dans les salaires. Et je ne parle pas de la situation dans les pays en voie de développement et autres régimes non démocratiques. Les inégalités sont le produit de nombreuses barrières créant un plafond de verre que l’on doit constamment s’efforcer de briser. J’ai appris à surmonter les jugements et les commentaires dévalorisants tout au long de mon existence et j’ai été inspirée par ma rencontre avec une femme exceptionnelle. Cette femme s’appelle Dre Vaira Vīķe-Freiberga. Elle a été l’un de mes professeurs au doctorat à l’université de Montréal. Dre Freiberga nous a raconté qu’un jour, lorsqu’elle était étudiante de doctorat en psychologie au début des années soixante à l’Université McGill, que son professeur lui a dit en plein cours qu’elle prenait la place d’un homme et qu’elle n’avait pas le droit d’être là. Non seulement a-t-elle réussi sa carrière comme professeure de psychologie mais elle est devenue en 1999 la première femme à occuper le poste de présidente de la Lettonie, son pays de naissance. Cet exemple montre que nos rêves les plus grands peuvent se réaliser et qu’il faut y croire. L’année suivant mon cours avec Dre Freiberga, remplie de la confiance qu’elle m’a transmise, toujours étudiante graduée, j’ai publié mon premier article comme seule auteure dans une prestigieuse revue scientifique internationale. J’ai depuis rempli la plupart de mes objectifs de carrière comme professeure de psychologie. J’ai appris durant toutes ces années que lorsqu’on cherche, on trouve toujours du soutien, de la part de femmes comme d’hommes.Il suffit de s’accrocher à ses objectifs et de ne pas attendre qu’on nous cède la place, mais la prendre, c’est notre droit. Les femmes composent la moitié de l’humanité. Nous sommes essentielles. Sans nous, notre monde n’existerait tout simplement pas. Je souhaite que les femmes et les filles osent prendre leur place, qu’elles s’emploient à refuser les étiquettes, les jugements de valeurs et les paroles décourageantes et s’accrochent à leurs rêves. Je souhaite entendre la voix des femmes partout, dans tous les domaines, tous les pays et même au-delà, partout dans l’univers!
English Translation:
As a woman, a girl, identifying with the female gender or belonging to a group that is the subject of systemic discrimination, we share difficult, often even traumatic, experiences that change our outlook on ourselves. One of the effects of these experiences is to oblige us to accept judgments, harsh and discouraging words, make them our own and prevent us from developing our full potential. I recognize that we have already accomplished a great deal for women's rights, and I am proud of that, but the fight is far from over and must continue. Indeed, there are still too few women in science, although there is no evidence of a difference in scientific abilities between genders. We are still a long way from equality in influential positions, whether in politics, public affairs, administration, and the private sector. There is still an inequality in wages. And I'm not talking about the situation in developing countries and other undemocratic regimes. Inequality is the product of many barriers creating a glass ceiling that one must constantly strive to break. I have learned to overcome demeaning judgments and comments throughout my life, and I was inspired by my encounter with an exceptional woman. This woman's name is Dr. Vaira Vīķe-Freiberga. She was one of my doctoral professors at the University of Montreal. Dr. Freiberga told us that one day, when she was a doctoral student in psychology in the early sixties at McGill University, her professor told her in class that she was taking a man's place and that she had no right to be there. Not only did she succeed in her career as a psychology faculty member, but in 1999 she became the first woman to hold the position of president of Latvia, her country of birth. This example shows that our greatest dreams can be achieved and that we must believe in them. The year after my course with Dr. Freiberga, filled with the confidence she passed on to me, still a graduate student, I published my first article as the only author in a prestigious international scientific journal. I have since fulfilled most of my career goals as a psychology faculty member. I have learned all these years that when you look for it, you find support from both women and men.Just hold on to one’s goals and not wait for others to give way to you but taking your place as it is your right. Women make up half of humanity. We are essential. Without us, our world simply would not exist. I hope that women and girls will dare to take their place, to work to refuse labels, judgments and discouraging words, and to cling to their dreams. I want to hear the voices of women everywhere, in all fields, all countries and even beyond, everywhere in the universe!
Professeure titulaire/Full Professor
School of Kinesiology and Health Sciences/École de kinésiologie et des sciences de la santé
Northern School of Medicine/ École de médecine du Nord de l'Ontario
Université Laurentienne/Laurentian University
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